Restless, amour à mort

Avec Restless, Gus Van Sant livre un film sensible qui parle de mort, d'adolescence et d'amour. Déroutant, envoutant et pas seulement romantique, heureusement. Visionnage d'un grand petit film. 


TIROIRS
Ca m'arrive souvent. Choisir quelque chose sans réfléchir juste parce j'aime bien la couv ou l'affiche (bonne cliente du packaging...). C'est comme ça que je suis tombée par hasard sur ce film surprenant de GVS. Bien entendu, on lui connait un cinéma dit expérimental avec Elephant, Paranoid Park ou Last Days. Pourtant Gus Van Sant sait aussi être plus mainstream avec "Will Hunting" et "Harvey Milk". Restless, sorti fin 2011, est de ces films à tiroirs qui jouent sur la première impression. Film romantique et film de fantômes. Film d'initiation et film sur la mort. Le réalisateur se plait à mélanger les genres. 

VISAGES
C'est l'histoire d'Enoch, interprêté par Henry Hopper (fils de) qui vit, depuis la mort tragique de ses parents, dans une contemplation dépressive du monde avec pour seule compagnon le fantôme d'un kamikaze japonais mort durant la seconde guerre mondiale. Lors d'une cérémonie funéraire, il rencontre Annabelle, une jeune fille malade qui attend d'en finir avec sa phase terminale. Ensemble, ils vont s'aimer et tenter de donner une signification à la mort. Car c'est bien là le point central de ce film, la représentation de la mort et  la façon dont elle peut frapper chacun d'une manière différente. Qu'elle soit choisie pour défendre un pays, qu'elle soit subie par un enfant qui perd ses parents, qu'on en revienne ou qu'on l'attende dans son implacable dénouement, Gus Van Sant se lance à la recherche des visages de la mort et ses dommages collatéraux. 

SUSPENDU
Dans un environnement vintage à souhait, sans référence temporelle précise, au cœur d'une lumière spectrale, le spectateur semble coincé avec eux entre la vie et la mort. Les couleurs automnales qui submergent la pellicule renvoient à cette idée de temps au vol suspendu. Quelquefois désarçonnés devant la froideur avec laquelle les personnages envisagent la mort, nous sommes pourtant souvent touchés par des mots simples et sincères qui dédramatisent, sans diplomatie, cette mythologie noire de la grande faucheuse dont ils se foutent éperdument. La scène de la répétition de la mort de la jeune fille résume cette impression de démystification. Et finalement, cette love story entre deux adolescents en dit bien plus et transcende son sujet pour nous mener, sans que l'on s'en rende compte, bien plus loin. 

UN CERTAIN REGARD
Avec Restless, Gus Van Sant livre l'un de ses plus beaux films. Un grand petit film Un certain regard porté sur la vie.Tout en retenue, sans mot superflu, et en légèreté, pour insister sur cette furieuse urgence de vivre au présent. Il ne nous avait pas habitué à ça. Comme quoi, choisir un film uniquement parce qu'on aime bien l'affiche, des fois, ça marche. 

See Ya
Xxx

Commentaires

  1. pour moi c'est le film de gus van sant que j'ai préféré, et j'explique pourquoi ici :http://www.baz-art.org/archives/2011/09/21/22056329.html lors du billet que j'avais rédigé lorsque j'avais vu le film en avant première..
    personnellement, le fait que le film soit romantique était un atout non négligeable :o)

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  2. Je l'ai vu ce film il est trop triste ! Jai beaucoup aimé !

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  3. Que de larmes ont pu couler quand j'ai vu ce si beau film. Je regrette que les médias en aient si peu parlé au moment de sa sortie!

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  4. Je trouve que tu poses des mots très justes sur ce film. C'est un des films qui m'ont le plus touchée en 2011.

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  5. Je l'ai vu également et j'ai été touchée par ce film, il est doux et contrairement à ce qu'il pourrait paraître la mort n'est pas au premier plan comme on aurait pu le penser. Elle est seulement suggérer, c'est l'amour et la joie de vivre qui ressortent, on ressort avec une envie de profiter de la vie.

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