Honk, une peine infinie

Honk est de ces documentaires qui ne laissent pas indifférents. A cause du sujet abordé d'abord. Sensible, brûlant et polémique. Grace à des rencontres ensuite. Des hommes et des femmes confrontés à l'absurde violence d'une peine infinie, capitale et mortelle. 






TRENTE ANS 
Cette année marque l'anniversaire d'un pas en avant. Celui de l'abolition de la peine de mort en France. Ce qui semble aujourd'hui, pour beaucoup, une évidence n'est pourtant pas aussi clair dans d'autres pays du monde dont les Etats Unis par exemple où la peine de mort est encore en vigueur dans 34 états sur les 50 que comptent le pays de ce cher Oncle Sam. 

ABÎMÉES
Un excellent documentaire français tourné dans le sud des Etats Unis, réalisé par Arnaud Gaillard et Florent Vassault, raconte cette histoire ou plutôt ces histoires. Celles de quelques familles abîmées par une violence devenue quotidiennement banale. 
Honk, qui sort le 9 novembre sur les écrans, est un véritable modèle du genre. Enquête engagée, passionnante mais terrifiante, ce documentaire est une plongée au coeur de cette Amérique profonde et de son système judiciaire qui tue. En forme de road movie mélancolique, les réalisateurs y suivent Curtis, Golda et Veldean, tous confrontés, d'une manière ou d'une autre, à l'implacable peine qui mène dans le couloir de la mort.

KLAXON
En donnant la parole à chacun, le film met à jour la douleur, que tous partagent. On y voit la famille d'un condamné attendre le dénouement, on y voit la famille d'une victime attendre enfin la vengeance. On y voit aussi Golda, la mère d'un détenu, qui, accroché nerveusement à son volant, klaxonne (Honk en anglais) dès qu'elle passe devant la prison pour protester. On y voit surtout Curtis, revenu de ce couloir, blanchi après 19 ans d'attente.

ROUTINE
Ces histoires sont presque ordinaires et c'est peut être là le plus choquant. Sans commentaire, sans voix off, sans fioriture et avec une belle sobriété qui se retrouve dans les images, Honk montre une routine douloureuse au coeur d'un no man's land. La routine d'une certaine Amérique, attachée à une logique délirante, qui a élevé au rang de mythe une absurdité capitale qui fait patienter 3261 personnes. Le klaxon de Golda, c'est certain, n'a pas fini de résonner. 


See Ya
Xxx

Commentaires

  1. Je veux le voir, mais probablement pas au cinéma... Je n'ai pas envie d'être remuée en présence d'inconnus.

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  2. @Agoaye :
    J'espère que vous l'avez vu, même au cinéma.

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