Midnight in Paris : magie, rêve et pluie

Il est des films. Il est des réalisateurs. Et puis il y a Woody Allen. Midnight in Paris est de ce ces films au charme étrange, à la beauté suspendue et aux rouages sensibles qui vous font rêver et penser que, finalement, c'est beau le cinéma...


Ça commence comme un film touristique. Des plans fixes de Paris. Une musique entêtante, charmante. Un hymne à la ville lumière, une déclaration d'amour intimiste où le spectateur plonge un peu malgré lui, emporté par un tourbillon d'images qui résonnent dans l'inconscient collectif. Le décor, qui devient finalement au fil du film un des protagonistes de l'histoire, est planté. Magistral. Empli de clichés. Ironiquement familier.

Et puis, il y a la pluie


Mais il y a le surtout le(s) rêve(s), car c'est bien là l'objet du dernier film de Monsieur Allen. Bien plus qu'un décor de carte postale, bien plus que Paris, c'est le questionnement entre rêve et réalité, fantasme et quotidien dont il est ici question. Comme souvent chez Allen, deux groupes s'opposent. Deux mondes s'entrechoquent. Les années folles et leurs génies face au Paris des touristes de luxe anonymes qui consomment une "culture" de masse mais ne s'en nourrissent pas.

Faut-il rêver ?

C'est aux douze coups de minuit que le Paris de Légende se révèle, un monde insoupçonné, délicieusement anachronique qui prend vie sous la baguette du réalisateur qui use du fantastique, pour nous montrer combien il est difficile de se satisfaire de ce que l'on vit. Combien il est difficile d'appréhender le présent tout en gardant les yeux sur un passé révolu et un avenir à construire. Plus que tout, à la manière d'un Lewis Carroll et de son Alice, Woody Allen et son casting de rêve n'ont de cesse de questionner la nostalgie et se livrent à une fine rhétorique du fantasme. Faut-il rêver? Assurément. Faut-il ouvrir les yeux? Toujours. Faut-il vivre ? Avec force, avec puissance, avec instinct


Empreint de légende, mais au-delà des clichés, ce film frais et fantasque qui titille l'utopie, nous interroge sur les limite,s parfois très fines, entre rêve et réalité. Il nous dicte surtout d'agir selon notre instinct, toujours. Parce qu'au final, partir, confiant, sous la pluie, avec la personne qu'il vous faut, celle qui vous ressemble et qui vous comprend, celle que vous venez de croiser sur un pont, c'est peut être ça le vrai rêve...

Note : 8.5/10

See ya

xxx


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